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mardi 4 décembre 2012

Journal économique de Jean-Baptiste André - 38



1790-1842

Toutes les semaines retrouvez ce document inédit exceptionnel
Le Journal économique du fils du dernier seigneur d’Aubière

Épisode 38
Octobre 1795


Octobre 1795
[Page 41]

Prix des denrées : froment 1800£ ; seigle vendu 1600£ ; vin 200£

1- On a vendangé à Noyers le 7 de ce mois. J’avais fait citer au bureau de conciliation Jean et Pierre Bourbon de Lempdes, fermiers pour moitié de la portion qui me revient ; ils n’ont pas voulu se concilier de manière que je n’ai eu que la portion des fermiers de Noyers et des vergers, c’est-à-dire le quart qui a monté à la quantité de 25 bacholées, non compris la dixme.

2- J’ai eu à Aubière à peu près la même quantité qu’à Noyers, provenant des thiers de la cave et de la moitié de la vigne. Aucun n’a voulu donner de dixme. Ceux des thiers de la cave ont été condamnés au bureau de conciliation à la payer en nature ; les autres ne payaient qu’au prorata de leur bail.

3- On a fait vendanger à St Cirgues ; il y a eu 80 sommes 45 au fouseaux, 10 aux renardières, 25 au pont et la périnière (1).

4- J’ai fait marché avec les journaliers que j’emploie pour faire le bois de mes noyers à une quarte bled par semaine sans dépens.

"J’ai fait arranger les crèches de l’étable de Noyers..."

5- J’ai fait arranger les crèches de l’étable de Noyers ; j’ai fait mettre les pillers [sic] qui manquaient en pierre de taille. Boisson, le tailleur de pierres, y a mis deux journées. Ces pierres ont été prises à Aubière dans le cuvage ; elles avaient été vendues à Mr Cussat et un autre qui les ont laissées.

6- J’ai fait relier mes pièces par un charpentier de Clermont nommé Pierre Ribeyre. J’avais acheté des cercles à raison de 28£ la fouesse [?]. Il a mis neuf journées pour 27 pièces ; je les lui ai payées à raison de … [en blanc] par jour ; il était nourri. La verge a été prise à Aubière. Il y avait quelques pièces qui avaient un mauvais goût ; on y a fait brûler du sarment.

7- J’ai fait cette année à peu près quatre pièces de vin ; je n’ai point fait passer au pressoir. J’ai fait du travin (2) d’abord, en y jettant [sic] de l’eau, et on en a encore mis autre deux fois, le tout mêlé ensemble dans deux pièces.

8- J’ai acheté une vache du fermier de Noyers moyennant cinq septiers de bled, qu’il a compté sur ce qu’il me devait du bled que je lui avais cédé. Elle est fort belle.

9- Je me suis arrangé avec le fermier des vignes de la bade (3) moyennant huit pots de vin. La dixme des thiers de la cave a été estimée à l’amiable à quatre pots par bacholée.

10- La Marguerite a continuellement demeuré à Aubière depuis moissons pour surveiller les ouvrages et partager les récoltes. Belard a toujours travaillé avec les journaliers ; il a réduit aussi le cheval ou m’a cédé de temps à autre quelques parties de mes bâtiments.


Annotations de Pierre Bourcheix :
(1) – Fouseaux, renardière, pont et la périnière : lieux-dits de Saint-Cirgues.
(2) – Travin : en Auvergne, petit vin, piquette. Dans le Puy-de-Dôme, le vin de presse, par opposition au vin de cuve. On trouve aussi trévin ou petit vin.
(3) - Bade : terroir au sud du bourg d’Aubière (voir Toponymie aubiéroise).



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