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mardi 29 avril 2014

Amable Blanchet, mort pour la Patrie

Né le 19 février 1893 à Aubière, Amable Blanchet était le fils de Jean et d’Anne Julien. Il était le fils aîné d’une fratrie de huit enfants, dont quatre sœurs plus âgées et deux frères et une sœur plus jeunes que lui. Lorsqu’il part avec son régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc, il est célibataire.
C’est dans une vaine tentative de reprise du fort de Vaux dans la Meuse qu’il trouve la mort. Il avait 23 ans.


La bataille du Fort de Vaux – Juin 1916
Le 1er juin, sous le couvert d'un feu roulant très intense, quatre compagnies allemandes du 39e régiment progressent vers l'ouvrage fortifié. Les Français se retranchent dans les coffres de contre-escarpe et une âpre lutte s'engage dans les fossés du fort. Le 2 juin, dans le coffre double situé au nord, les Allemands utilisent des lance-flammes à travers les créneaux, forçant les soldats français à se replier vers la caserne, tandis qu'au Nord-Est, suite à de très violents combats au corps à corps, les Allemands parviennent à s'emparer du coffre simple et à pénétrer dans les galeries de liaison souterraines. Lorsque le fort de Vaux est finalement encerclé, le 2 juin, le commandant Raynal a avec lui plus de 500 hommes, quatre pigeons voyageurs, et un cocker répondant au nom de "Quiqui", qui appartient à un des sapeurs. Il n'y a pas beaucoup de vivres, mais l'approvisionnement en eau est en principe assuré grâce à une citerne de 5 000 litres.

Fiche d'Amable Blanchet
(Site Mémoire des Hommes)
Mairie d'Aubière : Liste des morts de la guerre de 1914-1918
Notez l'erreur de date de décès (1919 au lieu de 1916)
(Archives communales d'Aubière)

Aussitôt, les défenseurs s'organisent et construisent des barrages de fortune avec tout ce qui leur tombe sous la main. Le chaos s'installe rapidement du fait de l'étroitesse des galeries (1,70 m en hauteur sur 1,20 m de large) qui empêche de manœuvrer correctement, mais également à cause de l'obscurité. On se bat à la grenade, au lance-flammes à la baïonnette ou encore à la pelle de tranchée. Plus de 600 français s'entassent dans la caserne souterraine. La chaleur devient étouffante, la situation qui était déjà très préoccupante devient catastrophique lorsque les citernes d'eau sont crevées à cause des explosions souterraines. Dès lors, la soif tenaille les défenseurs du fort. Les 4 et 6 juin, les Allemands attaquent par la gaine ouest à partir du coffre de contre-escarpe simple (Nord-est) et parviennent à repousser les défenseurs dans les tréfonds des tunnels, mais n'arrivent cependant pas à s'emparer définitivement du bastion. Certains soldats français parviennent à s'échapper par une ouverture dans le béton, mais la plupart des défenseurs poursuivent la résistance. Le 6 juin, une expédition de secours est finalement montée par les français, mais elle est très rapidement anéantie, et les soldats assiégés comprennent qu'ils ne peuvent plus compter que sur eux-mêmes. Finalement, le 7 juin à 6 h 30, c'est un groupe de 250 survivants éreintés, meurtris, assoiffés et à bout qui finit par déposer les armes, au terme de six jours de combats effroyables. Les honneurs militaires leur sont rendus par leurs ennemis pour leur résistance héroïque.

Accalmie à l'intérieur du Fort de Vaux
(Carte Michelin)

Le 7 juin 1916 à 6 heures du matin, Raynal remet la reddition du fort de Vaux.
Attaqués depuis des jours aux lance-flammes, épuisés, blessés, assoiffés, ce sont de véritables fantômes à qui les Allemands rendent les honneurs. Raynal et ses hommes partent en captivité. Le commandant est conduit au QG du Kronprinz, où on le complimente pour sa vaillante résistance. Le Kronprinz, n'ayant pu faire retrouver le sabre du commandant Raynal, (qu'il ne pouvait avoir rendu lors de sa reddition: étant blessé, il l'avait simplement laissé chez lui, pour ne pas être gêné avec sa canne), lui remettra alors un poignard de pionnier allemand en signe de respect, et ensuite il lui remet un sabre.


La mort d’Amable Blanchet
Le lendemain, 8 juin, le général Nivelle dilapide en pure perte la vie de ses hommes du 2e Zouaves et du Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc dans une vaine tentative pour reprendre le fort alors que même son état-major, n'est cette fois pas d'accord. À peine les troupes ont-elles gagné leur position de départ, sous une pluie battante qui remplit d'eau les trous d'obus, qu'elles se retrouvent sous le feu roulant des obusiers de 210 mm, c'est le barrage préliminaire à l'attaque que la 50e division allemande s'apprête à lancer de son côté. Une poignée de soldats parvient à atteindre le fossé du fort et à jeter quelques grenades avant d'êtres fauchés par les mitrailleuses qui tirent depuis les superstructures du fort.
Le soldat Amable Blanchet, du Régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc, est, dans un premier temps, comptabilisé dans les disparus, puis il est déclaré mort.
Après dix jours de combats terribles, le 2e Zouaves est relevé le 17 juin après avoir perdu plus de 850 hommes dans cette attaque (115 tués, 106 disparus et 625 blessés).

Le Fort de Vaux, aujourd'hui.

Sources : Mémoire des Hommes, Wikipédia et Archives communales d’Aubière

© Cercle Généalogique et Historique d'Aubière (P.B.)


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