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mardi 17 septembre 2013

Journal économique de Jean-Baptiste André - 78



1790-1842

Toutes les semaines retrouvez ce document inédit exceptionnel
Le Journal économique du fils du dernier seigneur d’Aubière

Épisode 78
Mars et Avril 1800


Mars et avril 1800
[Page 81]

Prix des denrées : seigle 11£ 10s ; pamoule 8£ ; vin 2£ 10s

1- J’ai convenu avec Pierre … [en blanc] et un Ligier Brun de Lempdes de la façon de mon plantier pour cette année ; en l’échalassant et lui donnant cinq araisons (1), moyennant quatre septiers, moitié froment et moitié seigle, et huit pots de petit vin. Ce Pierre a travaillé habituellement à Noyers.

"La mort de ma mère étant arrivée le 11 avril..."

2- La mort de ma mère étant arrivée le 11 avril, jour du vendredi saint, après avoir reçu ses sacrements ; nous avons sur la fin du même mois commencé à travailler à nos partages. Ma mère, le jour même de sa mort, a signé sont testament, reçu Chassagne, par lequel elle m’a fait légataire du quart de ses biens, en vertu d’une loi nouvelle qui lui en donnait la faculté ; et qui cependant n’a été enregistrée au département du Puy-de-Dôme que le 27 germinal ou 17 avril suivant. Mes sœurs ont néanmoins consenti à l’exécution du testament par le premier article du traité sous seing privé qui a été passé entre nous le 8 prairial an 8.

3- Voulant éviter autant que possible le morcellement des biens à partager, nous avons pris le parti de faire des estimations nouvelles, tant des biens maternels que des biens paternels, formant le quart que ma mère avait en usufruit, en vertu de la loi du 21 pririal an 3. Et nous avons prié Mr Belaigue de Bughas de nous aider dans nos opérations à l’amiable, conjointement avec Mr Cisterin de Lorme, qui a été pris par ma sœur pour son conseil.

4- Le tableau des biens tant paternels que maternels sont : 1°. le domaine des Vergnes, que nous avons évalué d’avoir rapporté 1.600£, évalué au denier 25, et 1.000£ pour les bâtiments, estimé en capital : 41.000£ ; 2°. une partie du domaine de Noyers, composé de la vigne de 74 œuvres, douze journaux de terre au-dessous, la terre du Pontor, celle des prés Rouger, celle des Moranges, et le pré hors la rase ; les terres estimées à 800£ le journal, les vignes à 150£ l’œuvre, le petit pré 1.012£ suivant l’ancienne estimation ; ce qui fait un total de : 31.712£ ; 3°. les deux rentes des moulins d’Aubière, faisant vingt-quatre septiers seigle sans retenue, le seigle à 12£, estimé au denier et demi à : 6.480£ ; 4°. une rente de 9£ sans retenue due au Chambon par Belard, faisant partie de l’usufruit de ma mère ainsi que les objets ci-dessus, estimée : 180£ ; 5°. la vigne de Neyrat qui avait demeurée indivise, rapportant 15 pots de vin blanc à 40 sols au denier vingt, estimée : 600£.
Les immeubles maternels sont 1°. le domaine de St-Cirgues et dépendances, composé de 51 septérées de terre, rapportant 85 septiers de grains et deux quintaux d’huile, le grain à 12£, l’huile à 50£, calculé au denier 22 ½, montant : 25.200£ ; 2°. 70 œuvres de vignes en trois pièces, à raison de 115£ l’œuvre, plus trente-cinq œuvres à 90£, montent ensemble à 11.200£. [La suite de cet inventaire reprendra la prochaine fois].


Annotations de Pierre Bourcheix :
(1) – Araison : nom donné au labour à l’araire ; la jachère bénéficiait souvent de trois ou quatre araisons.



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