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mardi 10 septembre 2013

Journal économique de Jean-Baptiste André - 77



1790-1842

Toutes les semaines retrouvez ce document inédit exceptionnel
Le Journal économique du fils du dernier seigneur d’Aubière

Épisode 77
Janvier et Février 1800


Janvier et février 1800
[Page 80]

Prix des denrées : froment 19£ ; seigle 12£ ; vin vendu 2£ 10s

1- Plusieurs particuliers, ayant ouvert des fenêtres et même des portes sur la garenne et sur le jardin d’Aubière, mon beau-frère et moi, pour ma sœur, après avoir fait faire un mémoire par le cen Chouvy, les avons fait assigner en conciliation devant le juge de paix, et il a été convenu d’arbitres : pour eux, le cen Perrin, et pour nous le cen Rispal.

2- le 24 février est entrée à notre service comme cuisinière Françoise Quaynon. Elle gagne quatre-vingt francs de gage. Nous ne nous sommes mis en ménage que le 15 mars.

3- Ma sœur a eu cette année à Aubière trente-sept septiers émine de seigle, dix-sept septiers de fèves, cent cinquante livres d’huile, onze quartons de pois.

4- J’ai fait mettre en un seul tas tout le seigle que j’ai à Aubière, excepté celui de l’année présente ; il y en a 69 septiers.


5- J’ai passé bail pour ma sœur, de trois à six et de six à neuf, avec Etienne Mioche et … [en blanc] Gioux son gendre (1), du four des Ramacles et la grange adjacente, moyennant 240£ en deux termes : l’un en mars, l’autre en septembre, et à la charge par lui de payer la main-d’œuvre des réparations locatives. J’ai vérifié l’ancien procès-verbal de l’état des bâtiments, il demeure le même, à l’exception que je dois faire rétablir des araignées pourries, la porte du grand four brûlée, quelques carreaux à deux impostes, 5 à l’un, 13 à l’autre. Il demeure chargé de remettre un couvert de maye, le loquet de la porte du petit four, la porte du petit cabinet, un clou à vis à la porte d’en-haut, la porte de la lucarne, l’arc-boutant de la grange, et deux boucles aux poids.

6- J’ai aussi passé bail, aux mêmes conditions, avec Pierre Doyen, charron, pour trois années, terme au 25è mars, du bâtiment des lessivières, sous seing privé, moyennant la somme de cinquante francs.

7- J’ai fait échange, pour ma sœur, d’un chezal de bâtiment, appartenant aux Chalamaud, joignant le jardin et la caudale, contre un local de même étendue à prendre sur la longueur de la rue ou cul de sac, plus quatre pieds de plus en longueur, sur une largeur de 18 pieds et en laissant la rue d’une largeur suffisante de 15 à 18 pieds, à la charge par moi de leur faire construire 43 toises de mur à chaux et sable, dont ceux qui se trouveront du côté de la cour seront mitoyens.

8- J’ai planté à Noyers une cinquantaine de frênes aux environs de la maison, que j’ai pris à la pépinière de Sayat. J’ai planté une soixantaine de plançons, pris aux Vergnes, quelques buissons le long du verger, une haie de framboisiers dans mon nouvel enclos, et une bordure de fraisiers. J’ai encore fait remailloter une vigne, fait faire une rase au bas, et semer en sain foin la terre à côté.

Annotations de Pierre Bourcheix :
(1) - Gioux : il s’agit du boulanger Pierre Gioux, marié le 7 août 1799 à Aubière à Jeanne Mioche, fille d’Étienne, boulanger lui-même, originaire de Bromont-Lamothe. Veuf, Étienne Mioche se remarie, le 1er mars 1800 à Aubière, à Jeanne Ramade. Les Gioux installeront plus tard leur boulangerie rue de la Quaire, aujourd’hui rue du 4-Septembre (elle deviendra la boulangerie Sudre, et actuellement, c’est la boulangerie Sauvestre).



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