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jeudi 25 avril 2013

Orgies au Landet en 1818



Nous venons de laisser Jean-Baptiste André en 1797, réglant la succession de son père – voir le Journal économique de Jean-Baptiste André. Nous le retrouvons une vingtaine d’années plus tard, en 1818. Il a quitté Aubière et vit dans la maison de Clermont. Il a racheté le titre de baron d’Aubière qui appartenait à son père. Maire de Clermont, il garde encore un œil sur Aubière, l’ancien fief des André.
A Aubière, sur le terroir des Landais, en limite de la commune de Clermont, il se passe des choses pas très « catholiques », et certains citoyens s’en plaignent au maire de Clermont. Catholique fervent, on lui connaît une forte piété (il sera ordonné prêtre à la fin de sa vie), et les évènements qui se déroulent quotidiennement à Aubière ne peuvent le laisser indifférent. D’où la lettre qui suit.



(Archives communales d'Aubière)



Clermont-Ferrand, le 15 avril 1818

Le Maire de la ville capitale de Clermont-Fd, chef-lieu du département du Puy-de-Dôme,
à Monsieur le Maire d’Aubière

Monsieur le Maire,

De nouvelles plaintes viennent de m’être portées au sujet des réunions qui ont toujours lieu sur le plateau de Landet. Des femmes de votre commune, des filles publiques, des soldats, des ouvriers, journaliers et gens sans aveu s’y rendent chaque jour, y commettent des orgies et des obscénités qu’il convient de réprimer. En conséquence, j’ai l’honneur de vous prévenir que je viens d’inviter Mr le commandant d’armes et Mr le commandant de la gendarmerie à faire diriger des patrouilles de l’une et l’autre arme du côté où ces réunions ont lieu ; que ces patrouilles auront l’ordre de confisquer le vin, et d’arrêter les femmes qui le débitent avec d’autant plus de raison que n’étant munies ni de patente ni de licence qui autorise cette vente, elles sont passibles d’une punition. Cependant, si un avis pouvait les porter à renoncer à ce genre de commerce, sans employer des moyens aussi sévères que ceux que je me vois forcer de pratiquer, je vous prierais, monsieur le maire, de le leur faire donner par une proclamation dans votre commune.
Agréez, Monsieur le Maire, l’assurance de ma considération très distinguée.



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