Actualités


mardi 26 février 2013

Journal économique de Jean-Baptiste André - 50



1790-1842

Toutes les semaines retrouvez ce document inédit exceptionnel
Le Journal économique du fils du dernier seigneur d’Aubière

Épisode 50
Octobre 1796


Octobre 1796
[Page 53]

Prix des denrées : froment 20£ ; seigle 16£ ; vin 6£ 10s

1- On a commencé vendange à Aubière le lundy dix octobre. Il y a eu neuf bacholées dans la vigne ; vingt quatre dans les thiers, y compris la dixme et déduction faite de ce qu’Etienne Randanne s’est réservé pour la portion dont il ne jouit pas.

2- On a vendangé le 12 et le 13 à Noyers. Il y a eu en tout pour ma portion soixante deux bacholées, et six bacholées pour la dixme, ce qui fait soixante huit. Toute la vendange de part et d’autre a été portée à Clermont. On s’est accomodé pour les thiers du château avec les fermiers pour dix pots de vin.

Journal économique de Jean-Baptiste André (1790-1842) - Page 53 (détail)
(Archives privées)

3- On a mis à Aubière tous les bestiaux de la commune dans mes prés pour y manger la dernière herbe. On en a fait autant chez tous les particuliers.

4- Je me suis arrangé avec les fermiers de la moitié de la vendange de Noyers affermée par la nation à la quantité pour ce qui me restait dû de vingt quatre pots de vin qui, joints à ce qu’ils m’avaient donné l’année dernière, forme celle de quatre vingt dix pots, total de ce qu’ils avaient amassé.

5- J’ai retiré mes coupons d’emprunt forcé. J’ai fait diviser le premier montant à 1000£ en trois portions : l’un de 600£ pour la seconde moitié de l’impôt d’Aubière, l’autre de 250£ pour la 1ère moitié de celui de Lempdes, que le fermier de Noyers doit me compter, l’autre de 150£ pour la 1ère moitié de celui de Clermont.

6- J’ai fait dans ce mois-ci un voyage à Lyon pour y savoir des nouvelles de mon frère. J’ai appris qu’il était mort le 13 aoust dernier et qu’il avait ainsi mis fin à ses malheurs, comme il avait mis le comble à ceux de sa famille. A mon retour, il a été question d’arrangements avec Chardon mon beau-frère. Il a prétendu que nous devions partager sa portion entre mes sœurs et moi, et en décharger ma tante Desmarets, qui en est soumissionnaire du consentement de toutes les parties. Ma mère a réclamé et a prétendu devoir être admise à cette soumission, attendu que d’après les anciennes loix, elle aurait hérité d’une portion dans les biens de droit écrit dans les successions de chacun de mes deux frères. Ce qui aurait fait 10.000£ pour l’un, et 15.000£ pour l’autre, d’après les estimations. De plus, elle a dit que l’époque de la remise de ce dépôt n’avait point été fixée, et qu’il pouvait fort bien demeurer jusqu’après sa mort en état d’indivision. Elle a donc offert ou de le garder en en payant le prix à la nation, ou de le partager par quart actuellement, chacun contribuant au prorata.

7- J’ai payé chez le receveur de la Régie 22.000£ en mandats à compter sur le premier sixième du dernier quart de la portion soumissionnée. Cela ne fait guère que moitié de ce que cela doit monter ; mais l’estimation n’étant pas faite, je serai à temps de parfaire après.


Épisode précédent   <>   Épisode suivant

En savoir plus sur le Journal économique de J-B. André > Retour à l’épisode 1

Suivez l'histoire et la généalogie d'Aubière sur :  http://www.chroniquesaubieroises.fr/
 
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire