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mardi 27 novembre 2012

Journal économique de Jean-Baptiste André - 37



1790-1842

Toutes les semaines retrouvez ce document inédit exceptionnel
Le Journal économique du fils du dernier seigneur d’Aubière

Épisode 37
Septembre 1795


Septembre 1795
[Page 40]

Prix des denrées : froment 1800£ ; seigle vendu 1500£ ; vin 120£

1- J’ai fait citer au bureau de conciliation les fermiers de la Bernard (1) pour le payement du terme de 1794. On m’a fait passer le bled à raison de 500£ le septier.

2- J’ai fait un voyage à St Cirgues pour faire payer avant l’échéance de cette année tous ceux qui devaient du bled de l’année dernière. J’ai fait faire des sommations ou des obligations à ceux qui doivent.

3- J’ai envoyé à Paris, au citoyen Bélamy, les deux contrats de l’Hôtel de Ville et celui du président pour les faire mettre sur le grand Livre. Le délai pour la déchéance expire au 1er vendémiaire (2).

"J’ai acheté de Rouvet charpentier deux cuves..."


4- J’ai acheté de Rouvet charpentier deux cuves à raison de 10£ la douve et 20£ chaque planche prises à Lezoux. Il y a 127 douves et 22 planches. Le fermier de Noyers les va chercher avec ses bestiaux.

5- J’ai fait marché avec Louis la martre pour retailler tous mes noyers d’Aubière à journée. Je lui donne par jour pour lui et ses deux ouvriers une quarte de seigle sans ancien dépens. Il a mis en tout … [en blanc].

6- J’ai acheté de Chardon un mauvais cheval 8000£. Il est fort dur et peu propre à faire ma besogne.

7- J’ai fait faire le regain du petit pré Rouger, conjointement avec Mde Maugue (3). Il y a eu pour ma moitiée [sic] un char de regain.

8- J’ai cité au bureau de conciliation les fermiers de mes vignes, ceux des thiers de la cave se sont départis en leur faisant remise de ce qui est dû de l’année dernière. Celui de la vigne donne moitiée et je lui donne une émine orge et une émine fèves ; celui des thiers de Malmouche donne un pot de vin ; ceux des thiers de la Bade continuent leur bail. Il y a un arrêté du comité de législation qui n’annulle [sic] les baux qu’après les récoltes de cette année. Les fermiers jouissent des fruits de la présente année en payant le prix du bail administratif.

9- J’ai commandé une charrette à Chirol le charron. Je dois lui donner du bois d’ormeau pris à Noyers pour en faire deux. La façon étant comptée pour moitiée ; j’ai le ferrement nécessaire. J’ai payé les cloux [sic] 3£ le clou.

10- J’ai fait passé double avec Jean Cougout, Planche et Fouenard qui demeure chez Mde Maugue. Ils se sont obligés de cueillir toutes mes pomes du pré Rougier et de la garenne, de transporter celles du pré Rougier dans la grange de Mde Maugue et de les convertir en cidre à ma volonté ; celles de la garenne doivent être mises à la maison, et le rebut que j’ai fermé doit être échangé contre autant de pomes de recette de celles du pré Rougier pour être également converties en cidre. Ils doivent avoir pour cela le thiers du cidre et si ce thiers ne fait pas 200 pots vingt quatre hotins [?] de pomes de rebut.


Annotations de Pierre Bourcheix :
(1) – La Bernard : c’est le nom d’une vigne située sous la cave Madame, au-dessus du grand Champ voisin.
(2) – 1er vendémiaire : le 23 septembre 1795 est le 1er vendémiaire de l’An IV du calendrier républicain.
(3) – Mde Maugue : Mde, sans doute abréviation de Madame. Elle était veuve à cette époque.


En savoir plus sur le Journal économique de J-B. André > Retour à l’épisode 1


Un peu de puériculture [4/5]



Les billets du docteur Kyslaw – 8

Kyslaw, prononcez « qui s’lave ». C’est le pseudonyme que se donnait le bon docteur Casati qui n’avait pas de cabinet médical à Aubière, mais qui était malgré tout soucieux de la santé de ses concitoyens aubiérois et aimait prodiguer des conseils par l’intermédiaire du Bulletin paroissial d’Aubière, dans les années 1908-1913.
Nous allons, au fil des mois prochains, vous distiller quelques-uns de ses billets.

Aujourd’hui, la vaccination de bébé…


En mars 1911 : La vaccination de bébé

Il est indispensable de faire vacciner les enfants dès leur plus tendre enfance. Ce conseil peut sembler superflu et cependant, je le répète, car il m’est arrivé de voir des individus qui n’avaient jamais été vaccinés. D’ailleurs la variole est une maladie qui existe encore en France, alors qu’elle a disparu de l’Allemagne où les règlements sur la vaccination obligatoire sont aussi sévères que le sont en France les lois sur l’estampillage obligatoire des briquets automatiques. Dans l’un et l’autre pays, il y a poinçonnage ; la différence porte seulement sur l’objet poinçonné : affaire d’appréciation !
Hors le temps d’épidémie, il vaut mieux attendre quelques semaines pour vacciner les nouveaux-nés ; l’âge qui semble le plus convenable pour cela est le 3ème ou 4ème mois. La saison importe peu, toutefois le printemps et l’automne sont préférables. Il faut veiller à ce que l’endroit choisi pour la vaccination (région antéro-externe du bras ou région externe de la cuisse) soit méticuleusement propre. C’est au médecin ou à la sage-femme à prendre à ce sujet toutes les précautions nécessaires et les parents devront se conformer religieusement aux indications données par eux pour les petits soins ultérieurs. Évitez surtout tout contact de la petite ération vaccinale et plus tard la pustule, avec les vêtements. Pour ce, recouvrez soigneusement le point d’inoculation avec un petit carré de gaze parfaitement aseptique et, si vous voulez éviter la lymphangite, et toutes sortes d’autres infections, parfois graves, gardez-vous bien de taquiner les bobos du vaccin avec vos doigts, qui ne sont pas toujours "chirurgicalement propres". Évitez les sorties à l’air le 8ème et le 9ème jour qui sont ceux où la fièvre vaccinale atteint son maximum. Supprimez également le bain pendant l’évolution des pustules, ce qui ne veut pas dire pendant le restant de la vie.



Paru dans le Bulletin paroissial d’Aubière, 1911


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vendredi 23 novembre 2012

Patronymes aubiérois – 1637 à 1643



Noms de famille et Onomastique

A partir des textes dont nous disposons, issus des Archives nationales, départementales ou communales, nous allons vous présenter les noms de famille des Aubiérois qui y sont cités, entre 1358 et 1770 environ.
Nous abordons succinctement l’onomastique, science des noms propres, afin de vous éclairer sur certains patronymes ou matronymes de vos familles aubiéroises.

1637

C’est un document de 1779, issu des archives communales d’Aubière, qui fait l’historique des « cens consentis au profit des seigneurs d’Aubière » depuis 1474 et le terrier Taillandier jusqu’en 1779 et le dernier terrier Tiolier.

Reconnaissance des cens - Terrier Aubeny (1640)
(Archives communales d'Aubière)

C’est ce document qui nous donne une liste de 37 patronymes différents, tirés du terrier Aubeny (1637 à 1643) :

Andanson
Chauchat : adjectif issu de l’ancien français chauchier, pressurer du raisin.
Degironde : originaire de Gironde.
Feulhade : variation de feuillade, équivalent occitan de feuillée.
Gioux : nom de localité d’origine (Cantal, Puy-de-Dôme).
Perol : nom de localité d’origine, Pérol (Cantal, Puy-de-Dôme).
Peyronnet : (ou Peyronnel), de Peyre, forme méridionale de Pierre. C’est une forme régionale. A donné le prénom Perron(n)elle.
Taillandier : artisan qui fait toutes sortes d’outils tranchants. On le trouvera sous la forme Tailhandier.
Villevaud : forme altérée de Villeval, domaine du val. On trouve Villeveau(x).


1638

Brolly : de l’ancien français breuil, petit bois. A Aubière, on trouve aussi Breuly.
Célerier : préposé au cellier dans un château ou une abbaye.
Deperé : ou Deperet, « [fils] de Pierre ».
Gougheon
Mazen: dans sa première graphie, Mazenc, c’est un nom de localité d’origine (Drôme). Dans ses graphies plus récentes, Mazen, Mazin ou Masin, c’est un diminutif de mas et désigne le tenancier du mas. Mazenche est un matronyme (Mazenc féminisé).
Perol : nom de localité d’origine, Pérol (Cantal, Puy-de-Dôme).
Solier : de Soler, du latin solarium, étage exposé au soleil.
Tailhandier : *
Tourgon ou Turgon

* = voir plus haut.


1639

Aubeny : comme Auby ou Oby, dérivé d’Aubin, forme populaire d’Albin, du latin Albinus dont la racine albus signifie blanc. On trouve aussi Obeni ou Obeny.
Aureilhe : Variation de Oreille, sobriquet d’un homme aux grandes oreilles.
Brolly : *
Ceberet
Degironde : *
Deperé : *
Geneix : 1- ancien nom de baptême, du latin Genesius ; surnom chrétien (saint Genès). 2- variation orthographique de genêt.
Mazen : *
Perol : *
Pezant : Homme pesant, corpulent.
Turgon ou Tourgon

*= voir plus haut.

1640

Ameil : dérivé d’ami (Amiel) et féminisé, ou ancien nom de personne latine Amelius (Amélie).
Aubeny : *
Cybard : nom de saint. Altération régionale de saint Ybar.
Dautour : comme Dutour, l’homme du tour, le tourneur.
Defarges : ou Deffarge(s). Originaire de Farges, village près de Saint-Nectaire.
Degironde : *
Domas : comme Dumas, forme francisée de Delmas, habitant du mas.
Dumoulin : désigne le meunier.
Feulhade : *
Laborieux : de l’ancien français laborios, qui demande beaucoup de travail, appliqué, diligent.
Mallet : De Malle qui a dû désigner le cheval de poste et par extension celui qui le conduit.
Martin : nom de baptême.
Morel : dérivé de More ou Maure (Maurel), sobriquet de celui qui est brun de peau comme un Maure.
Perol : *
Solier : *
Taillandier : *
Thévenon : dérivé d’Etienne.
Tisseranges : déformation de tisserand.
Villevaud : *

*= voir plus haut.



1641

Delaire : de l’aire (area, espace découvert), cour ou jardin.
Dorière : toponyme, originaire du village d’Aurière. On trouve aussi D’Aurière.




1643

Ameil : *
Jaffard : dérivé de Jaffeux, gaffe (en Auvergne).
Martin : *
Thévenon : *

*= voir plus haut.

© Cercle généalogique et historique d’Aubière


Pour consulter les autres listes, cliquez sur les dates ci-dessous :



1637-1638-1639-1640-1641-1643

1656