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samedi 30 juin 2012

Journal économique de Jean-Baptiste André - 15


1790-1842

Mardi dernier, l'épisode 15 du Journal économique de Jean-Baptiste André n'a pu paraître. Le voici aujourd'hui, avec nos excuses. Parution du numéro 16 dès mardi prochain.

Toutes les semaines retrouvez ce document exceptionnel

Épisode 15
Novembre 1791

Novembre 1791
[Page 18]

Prix des denrées : seigle 21£ 22£ ; froment 24£ 25£ ; vin nouveau 5£

1- On a tiré le 3 le petit vin de la grande cuve qui était tant soit peu aigre ; on l’a jetté sur celui de la seconde cuve pour le mêler, et on a mis sur le même mat (1) de la grande cuve un peu de petit vin poussé de l’année dernière avec six bacholées d’eau.

2- On a battu la pamoule de Noyers où il y avait beaucoup de folle avoine. Il y en a eu six septiers trois quartes. On a aussi battu le froment tremois (2) dont il y a eu 3 s 1

3- J’ai fait mesurer une portion de noix des assenseurs (3) : il y en a neuf septiers une quarte, ce qui, à vingt livres par septier, ferait 185 livres ; ils en ont à donner chacun 160.

4- J’ai fait concasser environ cent bertées de pommes pour faire du cidre. Quatre hommes en cassent par jour environ 14 ou 15 bertées. J’en ai fait près de 100 pots de cidre, qui a été cuvé.

5- On a acheté à la foire deux cochons pour nourrir dont l’un 54£ et l’autre 48£.

6- On a achevé le 16 d’ensemencer les terres. Des gelées fortes ont interrompu plusieurs jours.

7- J’ai présenté une nouvelle pétition au département pour forcer la municipalité à fournir réponse.

8- On a vendu un millier de verges fort belles à douze sols le cent.

9- On a battu la pamoule d’Aubière ; elle est fort belle. Il y en a eu 23 septiers émine.

10- On a fait arracher les soies (4) dans le gosier à un des cochons qui sont à l’engrais.

11- On a cueilli les raves qui étaient dans la grande terre et on les a mises au cuvage des cachots.

12- On a acheté une gore (5) à la Rodade (6) 62 £ en assignats dont on a vendu le cuir 15 £.

13- On a émotté les deux bords le long de l’allée des Noyers et on a semé du bled dans les deux lites à l’exception d’un petit coin où on mettre des pommes de terre.

14- On a achevé tous les petits vins ; il y en a tout compris cinq pièces et demie. Il y en a trois dans le grand cuvage qui sont destinées à être encavées. Les autres sont aux cachots pour l’usage de la maison pendant l’hiver. On a mis à part le vieux qui a été repassé sur le mat avec le dernier du pressoir ; il est destiné à être bu le premier.

15- On a fait au pré Rougier une pélière à l’endroit où le mur avait été emporté deux fois. Elle est construite de bois de vergne ou de peuplier que l’on a fait couper au jardin, bien chevillée, pavée sur le devant et bien appuyée sur le derrière. On a recouvert les bois de pierres ou de gravier pour qu’ils ne fussent pas endommagés.

16- On a achevé de labourer la partie de la grande terre qui est en guéret ; on y écartera le fumier qui se trouvera dans les cours pour y mettre de la pamoule au printemps.

17- Le troupeau de vaches est composé cette année des trois taureaux achetés à Besse, de six vaches appartenantes au vacher de La Vedrine dont il paye dix francs d’hyvernage, de six à Mr Desribes et d’une à la Marguerite ; avec les deux vaches à lait et les bœufs cela fait vingt bêtes à corne. Les bœufs, les vaches à lait et les taureaux mangent du regain, les autres ne sont nourries que de paille. On a échangé pour cela de la paille de seigle contre de la paille de pamoule. Le vacher que l’on a pris est celui qui demeure avec celui de La Vedrine. On en paraît assez content.

18- Le jardinier Gilbert Salfour a été renvoyé. Il a demeuré ici depuis le mois de juillet 1790.

19- On a vendu les pommes tombées de rebut 25 sols la hotée ; celles de rochelle 28 sols ; les autres se vendent jusqu’à présent trente sols la hotée. Il y en a eu de vendues 594 bertées.

20- On a fait retailler le bois mort des vergers. On a aussi fait les creux prêts à recevoir les sauvageons et on a coupé les arbres morts du pré Rougier, de la garenne et du jardin.

21- Au moyen de 480 £ que j’ai donné sur le role du compte de 1791, j’ai obtenu du Département une ordonnance de surséance jusqu’à la confection du role définitif.
 
Ordonnance de surséance de 1791 - Page 1
(Archives communales d'Aubière)
Ordonnance de surséance de 1791 - Page 2
(Archives communales d'Aubière)

22- Sur une ordonnance de département, j’ai déposé au district les titres de propriété de la dixme, savoir un partage de la terre de 1622 (7), le contrat d’acquisition, un arrêt du parlement et sept nommées (8). La municipalité doit en prendre connaissance dans la huitaine.

23- J’ai donné à faire à prix fait la rase du fossé depuis le parterre jusqu’au canal, moyennant 3£ 10s.


Annotations de Pierre Bourcheix :
(1) - Mat : vin bourru ; peut être aussi entendu sous le sens de marc de raisin.
(2) - Froment trémois : froment de printemps.
(3) - Assenseur ou acenseur : personne qui prend un bail à ferme, à rente ou à cens, c’est-à-dire un acens ou un acense. En Auvergne, un acens est un bail annuel consenti par les propriétaires des dîmes, dont le montant est fixé quelques jours avant la récolte, qui permet aux propriétaires de se décharger du souci de perception, et qui est le plus souvent fixé en argent.
(4) - Soie : maladie du porc.
(5) - Gore : dans le Puy-de-Dôme, une vieille vache.
(6) - La Rodade : place de Montferrand.
(7) - Partage de la terre : Ce document, intitulé « Dévolution de la terre d’Aubière », est conservé aux archives communales d’Aubière. Il nous a servi pour les articles de ce blogue « Seigneurs et seigneurie d’Aubière », après la mort de Gilbert de Jarrie d’Aubière en 1622.
(8) - Nommée : description des terres et des bois dans les documents seigneuriaux.



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jeudi 28 juin 2012

Hygiène et convenances dans les lieux publics


Les billets du docteur Kyslaw – 3

Kyslaw, prononcez « qui s’lave ». C’est le pseudonyme que se donnait le bon docteur Casati qui n’avait pas de cabinet médical à Aubière, mais qui était malgré tout soucieux de la santé de ses concitoyens aubiérois et aimait prodiguer des conseils par l’intermédiaire du Bulletin paroissial d’Aubière, dans les années 1908-1910.
Nous allons, au fil des mois prochains, vous distiller quelques-uns de ses billets.

Aujourd’hui, le Dr Kyslaw veut bien nous communiquer quelques réflexions fort sages sur la propreté dans les lieux publics. On ne les lira pas sans intérêt ni profit, nous l'espérons, du moins en ce qui concerne l’église.


Interrogez un touriste étranger : anglais, suisse, japonais ou scandinave, sur ses impressions personnelles. Invariablement il vous dira : « Certes votre pays est magnifique ; c’est plaisir de voyager en Auvergne… mais pourquoi faut-il que ce plaisir-là soit gâté par le sans-gêne répugnant de nombre de vos compatriotes ? Impossible de se promener à l’aise dans vos temples et vos monuments publics. Tout en admirant chapiteaux, nervures, sculptures ou tableaux, il faut avoir un œil détourné vers le sol, de peur d’y fouler des crachats et de glisser sur le pavé ».
Hélas ! comme c’est vrai ! non seulement à la mairie, à l’école, au bureau de poste, à la gare, en tramway, en wagon, mais même au musée et à l’église, partout, on peut voir sur le sol, quelqu’une de ces petites mares ignobles, jaune-verdâtre, ou gris-sale, mousseuses ou gluantes, expectorées là par des bronchitiques, des emphysémateux, des asthmatiques, des tuberculeux… Horreur ! y a-t-il chose plus hideuse, plus répugnante que ces crachats, renez-vous de tous les microbes de la création.
Pour ma part, durant ma longue carrière, et certes j’en ai vu de toutes sortes, il y a une chose à laquelle je n’ai jamais pu m’habituer ; je m’y soumets par devoir professionnel, mais avec d’inévitables soulèvements de cœur : c’est l’examen des crachats de mes malades. Et l’on reste stupéfait, vraiment, à la vue de ces gens qui, pour ne pas salir leur mouchoir de poche, ne craignent pas d’imposer aux autres une si désagréable incommodité.
Leur malpropreté et sans-gêne égoïste sont bien la signature d’une mauvaise éducation. Oui bien ! la signature ! Chacun sait que de nos jours ce n’est pas la richesse du vêtement, ni sa coupe, mais bien la façon de le porter qui distingue une personne d’une autre. Eh bien ! porterait-il le plus merveilleux costume et les plus belles parures, voire même le fameux gilet de cinq cent mille francs de l’ancien fondateur des Magasins du Louvre, défunt M. Chauchard, celui qu’on voit cracher sur le parquet ou le pavé d’un lieu public signe par là même « je ne suis pas distingué » ou mieux « je suis un malpropre ».
 
 
Jetés sur le sol d’une maison, ou d’un lieu public, les crachats sont fort désagréables à la vue, mais de plus, combien dangereux pour la santé ! Que de maladies contagieuses contractées par ce moyen. Les mouches se posent dessus, sucent, puis vont se promener sur les mains, ou le visage d’une personne, sur ses aliments… Autre exemple : un tuberculeux crache sur le pavé de l’église, dix fois, vingt fois durant un office. D’abord ces crachats incommodent les voisins ; puis ils se dessèchent et se réduisent en poussière. Cette poussière, que soulèvent les pas, le remuement des chaises ou du balai et les jupes des dames, se mélange à l’air qu’on respire. Ce sont des milliers de bacilles tuberculeux qui, à chaque inspiration, passent dans les poumons des assistants. Comme parmi ces assistants il s’en trouve de trop faibles pour résister à ces assauts de microbes, ceux-ci offrent aux bacilles un terrain de culture éminemment favorable. Ils feront de la tuberculose et ce sera pour eux qu’on sonnera le glas dans quelques années, peut-être dans quelques mois, et que de nouveau il y aura affluence à l’église. Songe-t-on à la terrible responsabilité encourue par l’auteur de tout ce mal ?
Le fait date de quelques années. Parmi douze employés d’un bureau, rue de Rivoli, à Paris, se trouvait un tuberculeux.

Docteur Kyslaw, alias Docteur Casati.

Paru dans Bulletin paroissial d’Aubière – Août 1909-Septembre 1909




vendredi 22 juin 2012

Rue des Petits Jours


Histoire des rues d’Aubière

Rue des Petits Jours

Voilà une autre ruelle si étroite que le soleil n’y pénètre pas ou si peu… d’où son nom. Comme la rue du Belay, elle sert de trait d’union entre la rue du 11-Novembre et la rue de la Halle, notre prochaine étape.

© Cercle Généalogique et Historique d'Aubière (Pierre Bourcheix)




Crédit Photos : Pierre Bourcheix

jeudi 21 juin 2012

Une fête de la Musique en 1928


La « Gauloise » fête la Saint Verny en musique

Place des Ramacles : Défilé de "La Gauloise" en 1925
 
Un article de la presse de l’époque :

« Les musiciens de « La Gauloise », qui sont de vrais artistes, et dont la plupart cultivent la vigne avec presque autant d’amour que la musique, ont la vieille habitude de célébrer, chaque année, une fête solennelle et jolie en l’honneur de Saint Verny, patron des vignerons d’Aubière. Cette année la fête était double : nos amis de « La Gauloise », en effet, avaient devancé, de quelques jours, le calendrier et confondu délibérément la Saint-Verny avec la fête nationale de Jeanne d’Arc. Ils associèrent ainsi dans un pareil et religieux hommage le Saint de leur petite patrie et la Sainte de la grande.
La fête débuta, suivant l’usage, par une messe célébrée, à 9 h. 30, dans l’église d’Aubière, devant une foule immense et recueillie. À l’évangile, M. le chanoine Bayle prononça le sermon de circonstance. L’orateur – on sait en Auvergne que M. le chanoine Bayle en est un – retraça la vie miraculeuse de Jeanne d’Arc et l’histoire non moins extraordinaire de sa protection posthume, le long des siècles, sur notre pays. Il établit entre sa vie et celle de saint Verny, un parallèle original et émouvant, dont il dégagea, avec éloquence, les enseignements.
Pendant la cérémonie, « La Gauloise » exécuta quelques-uns des beaux morceaux de son répertoire, sous l’habile direction de M. Montel, son talentueux chef de musique. Patrie, de Bizet ; Sérénade, de Schubert ; Sirènes for ever, d’Andrieu, furent particulièrement goûtés par l’assistance.
Après la messe, eut lieu le défilé habituel, avec les tambours et les clairons. Les jeunes gymnastes de la « Fraternelle » d’Aubière ouvraient la marche, avec leur drapeau. Puis venaient, groupés derrière la bannière de « La Gauloise », les membres honoraires et exécutants de la Société. Sous le ciel ensoleillé, dans une atmosphère d’enthousiasme, le long cortège brillamment ordonné, parcourut les places et les principales rues de la ville, salué par les acclamations des spectateurs. Ceux-ci avaient tout à coup la surprise de voir saint Verny en personne descendu du ciel et venir au devant des musiciens, muni d’un parachute. Ils ne tardèrent, d’ailleurs, pas à savoir que saint Verny n’était, en l’occurrence, que le messager de l’aviateur Michel, un ami de « La Gauloise », qui survolait le cortège. Celui-ci se disloqua devant l’Hôtel Montagnon, où devait être servi, dans la salle des fêtes de « La Gauloise », le banquet traditionnel.
Cette salle, gracieusement décorée pour la circonstance, garde pieusement ses souvenirs.
On y admire deux jolies toiles, dues à des artistes de talent, qui représentent sainte Cécile et saint Verny, patrons de la Société. On lit sur les murs les diplômes obtenus par celle-ci depuis ses origines et on y contemple les portraits de ses fondateurs et de ses anciens présidents. C’est toute une noble histoire qui est là résumée, et que les vieux de la Société content aux jeunes avec orgueil ou attendrissement. Car « La Gauloise », qui est probablement la plus ancienne musique de notre département, a dû lutter, héroïquement parfois, pour assurer sa prospérité, tout en maintenant son indépendance. Fondée au lendemain de la guerre de 1870, elle a manifesté sans répit, et malgré de dures difficultés, une vitalité étonnante. Et aujourd’hui, bien que privée de toute subvention officielle, elle va fièrement son chemin et regarde l’avenir avec une tranquille confiance.
C’est en évoquant le passé glorieux que les membres et les amis de « La Gauloise » prirent place autour des tables.
Le banquet – un banquet de 150 couverts – fut présidé par M. Pezant, président de « La Gauloise », entouré, à la table d’honneur, de MM. Mombarin, directeur de l’Harmonie Bergougnan, de Frettes, chef de musique du 92ème régiment d’infanterie, Montel, chef de musique de « La Gauloise », Johannet et Montel, présidents d’honneur de « La Gauloise », Vacher, vice-président, Chataigner et Téringaud, vice-président d’honneur, Bernard, trésorier, Aubény, secrétaire, docteur Mercier, Tissot, Michel, aviateur, Dormoy, Chatard, architecte, Francione et Peynaud, entrepreneurs, Dumontel, Chauvet, Roche, président de l’Association musicale clermontoise, Barrier, chef de musique de Cébazat, etc…
Le repas se déroula dans l’atmosphère de cordiale gaieté qui est de tradition dans les banquets de « La Gauloise ». Au reste, M. Montagnon, le Vatel aubiérois, dont la réputation n’est vraiment plus à faire, n’avait rien négligé pour satisfaire ses hôtes. Le service fut impeccable et le menu copieux et succulent. »
[…]

(© - L’Avenir du 15 mai 1928)

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Carnet de rôles des consuls (1720-1721)_04



Ce carnet de rôles d’un consul aubiérois est issu d’archives privées. Il est en assez bon état malgré quelques pages manquantes ou déchirées.
En 1720, on pouvait déjà payer ses impôts en plusieurs fois. C’était en fonction des moyens de chacun.
Rappelons que les consuls, élus par l’ensemble de la population (chefs de foyer), devaient recouvrer la totalité de l’impôt, sous peine de payer la différence avec leurs propres deniers.
Les 4 consuls en 1720 étaient : François Aubeny, Michel Bourcheix, Blaise Bourdier et Chatard Chaussidon. On ignore l’identité de l’auteur de ce carnet.

Carnet de rôles des consuls (1720-1721) - page 17
(Archives privées)



Page 17

Anthoine Girodel                     vingt sept sols
Crues                                      cinq sols six deniers
Capitation                                huit sols six deniers
payé le contenu de la coste le douzième aoust 1720


Clauda Fumade et Michel Sauvagniat son fils  quatre livres
Crues                                      seize sols six deniers
Capitation                                vingt six sols six deniers
payé quarante sols le 10 aoust 1720, payé vingt sols le 19 février 1721, payé dix huit sols le 22 mars 1721, payé quarante cinq sols le 27 juillet 1721.


Guilhaume Baile vareilhiat       quatorze livres douze sols ; comme colon du Sr Giraud, vingt sols ; comme colon de la dame Savoreux, quinze sols ; en tout seize livres sept sols
Crues                                      trois livres huit sols
Capitation                                cinq livres sept sols
payé trante sols le 8 janvier 1720
payé trante sols le 12 may 1720
payé neuf livres quinze sols le 17 novembre 1720
payé trois livres six d. le 22 janvier 1721
payé quatre livres dix huit sols le 24 février 1721
payé le surplus de lad. cotte le 7 mars 1721.


François Noillet fils à François  vingt cinq livres ; lad. cotte a été diminuée du consentement de Anthoine, Annet et Durand Finaire frères et de la veuve de François Finaire pour le bien qu’ils ont retiré dud. Noillet, y compris pour lacquisition qu’il a fait d’Anthoine Rouchaud.
Crues                                      cinq livres six sols six deniers
Capitation                                huit livres trois sols six deniers
payé trois livres le 18 janvier 1720
payé trois livres le 19 février 1720
payé quarante sols le 18 avril 1720, payé trois livres le 14 juin 1720, payé douze livres le 18 juin 1720
payé sept livres le 10 oust 1720
payé six livres dix sols le 28 octobre 1720
payé quarante sols le 10 novembre 1720


Plus led. François Finaire, comme colon du Sr Gabobie cinq livres neuf sols
Crues                                      vingt deux sols
Capitation                                trante cinq sols
payé trois livres le 10 novembre 1720
payé quarante sols le 24 décembre 1720
payé trois livres six sols le 18 janvier 1721.


Jean Moins tant de son chef que pour le bien de sa femme ; scavoir de son chef cinq livres et pour sa femme dix livres treize sols
En tout quinze livres treize sols
Crues                                      trois livres cinq sols
Capitation                                cinq livres
payé dix neuf sols six deniers le 21 janvier 1720
payé vingt sols le 5 mars 1720
payé vingt sols le 31 may 1720
payé six livres le 20 juin 1720
plus payé huit livres quinze sols le quatorzième aoust 1720, payé trois livres le 21 novembre 1720
payé trois livres un sol six d. le 22 janvier 1721


Vers Page 3   <>   Page 5


mardi 19 juin 2012

Journal économique de Jean-Baptiste André - 14


1790-1842

Toutes les semaines retrouvez ce document exceptionnel

Épisode 14
Octobre 1791

Octobre 1791
[Page 17]

Prix des denrées : vin nouveau 5 £ ; bled 20 £ ; froment 24 £

1- Le département a répondu à ma pétition par une ordonnance qui enjoint à la municipalité de faire sous huitaine ses observations sur la dixme, sous peine de demeurer personnellement responsable des dommages intérêts qui pourraient résulter.

2- On a fait vendanges à Noyers le jeudi six. Elles se sont finies le même jour. Il était beau. Il y a eu sept voyages, vingt-huit journées de vendanges y compris la dixme que nous avons perçue en nature. Le métayer nous a prêté ses bœufs pour aider à la conduite. La vendange a été mise dans la grande cuve du petit cuvage.

"Le lendemain ont commencé les vendanges d’Aubière."

3- Le lendemain ont commencé les vendanges d’Aubière. Les thiers de fruits, percières et dixmes perçues en nature sur les vignes de la Bernard et autres ont achevé de remplir la grande cuve, et de plus la zone à gauche en entrant. Plusieurs particuliers ont refusé la percière. Je leur ai fait faire des actes par notaire. Quelques-uns se sont rendus. Je citerai les autres au Bureau des conciliations. Les vendanges ont été interrompues par 3 jours de pluie, fort nécessaires il est vrai à cause de la sécheresse, n’ayant pas plu depuis le 17 aoust.

4- L’eau a emporté de nouveau un coin du mur de la nouvelle saulée du pré Rougier quoiqu’il ait été crépi et qu’on ait fait par devant un petit contre mur.

5- On fait amasser du sable à moitié vers la pélière (1), et l’on achète l’autre moitié 3 sols le tombereau.

6- On a fait sortir de la cave les pièces vides. On les a fait mettre sur quatre cercles, remisées, et assises au nombre de douze dans le cuvage pour recevoir le vin.

7- Les gens de Beaumont qui avaient affermé les pommes, n’ayant pas voulu les garder sur le pied de 1800 £, et n’ayant pas voulu, nous, leur donner de diminution à raison de la grêle, ils nous ont fait signifier un acte [… …] de résilier le marché, et nous avons répondu par un autre acte en y donnant les mains, de manière que l’on a pris le parti de les faire cueillir. On les met dans le grand cuvage, et celles qui sont tombé dans le passage, on les a fait garder jour et nuit. On en met aussi dans le granier des menuisiers.

8- M. Derribes (2) et nous remplissons par moitié la cuve de vin gris en achetant la vendange 30 £ la somme.

9- Guillaume Noellet a remboursé en assignats une rente rachetable de 360 £ sur une maison.

10- On a commencé à faner le 17 de ce mois. On s’est servi du bled du petit champ-voisin comme étant plus beau, que l’on avait fait battre à cet effet. On a écarté dans le grand champ-voisin le fumier qu’il y avait dans les cours. On a fait ranger un joug pour les jeunes taureaux achetés à Besse et ils aident à couvrir. Le petit champ-voisin a employé de semences 4 septiers une quarte, le grand 8 septiers 3 quartes, la grande terre et les deux lites à côté sept septiers une quarte, en tout vingt septiers une quarte.

11- La cueillette des pomes a coûté 86 £ 17 s, ce qui ne revient pas même à 80 £ à cause des temps perdus. Il y a été employé en huit journées, 84 journées d’hommes dont la plupart à 14 sols, et 50 journées de femmes à six sols. Il y a eu neuf cent bertées (3) en tout.

12- La grande cuve, tirée le 19 de ce mois, a fait en tout 350 pots. La seconde cuve, tirée le 24, a fait 190 pots. La petite, faite à moitié, a fait pour notre portion 59 pots. On a en tout 599 pots en douze pièces dont deux ne sont pas entièrement pleines. Le vin de la petite cuve ne revient pas tout à fait à un écu.

13- J’ai perdu ma jument. Elle est morte le 21 chez le maréchal expert (4) d’une inflammation du bas ventre, auquel s’est joint un […]. Elle a été malade environ un mois.

14- Les prés de Noyers n’ont point du tout été inondés par les dernières pluies, tandis que ceux de Pont-du-Château où la rase n’a pas été faite ont été entièrement couverts d’eau.

15- La municipalité d’Aubière m’a compris dans le rôle d’acompte pour la moitié de ce je payais l’année passée. J’ai présenté une pétition au département fondée sur ce que les dixmes, cens, rentes et percières ne doivent point payer. La commune a de plus fait un traité d’union pour ne point payer les cens et les percières.

16- On a cueilli les pommes de terre du jardin du pré Rougier et du fossé ; il y en a eu 43 hotées.

17- Guillaume Noellet a remboursé en assignats une rente rachetable de 360 £ du principal.

18- On a lié les cardes d’artichaux. Celles du fossé sont superbes. On a fait nettoyer les essaims par un homme d’Aubière : il y a eu fort peu de miel et de cire ; il était trop tard dans la saison. Il en a coûté 25 sols.


Annotations de Pierre Bourcheix :
(1) – Pélière : barrage pour dévier l’eau.
(2) – M. Derribes : il était l’intendant de la famille André d’Aubière.
(3) – Bertée : contenance d’une berte ou hotte.
(4) - Maréchal expert : maréchal-ferrant qui était aussi vétérinaire.



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lundi 18 juin 2012

Registre d’audience du Bailliage d’Aubière_01


commencé le 6 avril 1767

Cet épais registre rassemble les jugements rendus à Aubière par le bailly Thoury entre 1767 et 1780.
Le bailli était, dans l'Ancien Régime, le représentant de l'autorité du roi dans le bailliage, chargé de faire appliquer la justice et de contrôler l'administration en son nom. La juridiction en charge d'un bailli s'appelle un bailliage. En France méridionale, le terme généralement utilisé était sénéchal et la circonscription la sénéchaussée.
Mais il s’agit ici du bailliage seigneurial d’Aubière (les baillis royaux ayant perdu leur pouvoir au XVIème siècle).
Le notaire Thoury, bailli seigneurial d’Aubière, était néanmoins conseiller du roi en la ville de Clermont-Ferrand. C’était en quelque sorte un juge de proximité au service du seigneur d’Aubière.
Voici un premier jugement. Nous en publierons d’autres.


Registre d'Audience du Bailliage d'Aubière (couverture)
(Archives communales d'Aubière)
 
du 15 juin 1767

Entre Pierre Maliot, André et Guilhaume Degironde daoust frères, laboureurs habitant en ce lieu d’Aubière, deffendeurs aux fins de l’exploit du vingt un novembre mil sept cents soixante six, comparants par me Duran Buche leur procureur, d’une part
Et Anne Degironde et René Gioux son mary de luy authorizée, maréchal habitants dud. lieu d’Aubière, demendeurs [en marge : comparants par me Jacques Girard leur procureur], d’autre partie (1)
Et Michel Degironde daoust aussy laboureur habitant dudit lieu intervenant et demendeur, suivent la requette du douze décembre dernier, comparant par led. me Buche, d’autre partie (2)
Et lad. Anne Degironde et René Gioux son mary, deffendeurs et défaillants faute de plaider.
Nous avons contre Anne Degironde et René Gioux son mary donné deffaut faute de plaider, et pour le proffit avons reçu led. Michel Degironde d’aoust partie intervenante dans l’instance dont il s’agit pendante devant nous entre lad. Anne Degironde et René Gioux demendeurs d’une part, et lesdits Pierre Maliot, André et Guilhaume Degironde frères, fils à feu François, deffendeurs d’autre partie, lad. instance inter[fin du mot caché sous un pli] par exploit du vingt un novembre dernier avons donné acte aud. Michel Degironde d’aoust et la prise de fait et cause desdits Maliot et Degironde par sa requette du douze décembre dernier, en conséquence ordonnons que lesdits Maliot et Degironde seront tirés des qualittés, avons débouté lad. Anne Degironde et René Gioux son mary de leur demende portée par l’exploit dudit jour du vingt un novembre dernier, et les avons condamnés aux dépents, tant envers lesdits Maliot et Degironde frères, deffendeurs, qu’envers Michel Degironde daoust intervenant, que nous avons liquidés à la somme de dix livres deux sols six d., non compris le coust et expédition de la présante laquelle sera exécutée non obstant oposition, apellations quelconques.
Fait et jugé le quinze juin mil sept cens soixante sept.
Signé : Thoury, bailly

Page 2 du registre d'audience du bailliage d'Aubière
(Archives communales d'Aubière)
Notes :
(1) - René Gioux va mourir le lendemain de ce verdict, le 16 juin 1767 ! N'a-t-il pas supporté cette condamnation ?...
(2) - Michel Dégironde daoust est le frère d'Anne Dégironde. C'est aussi mon ancêtre (sosa 356).

© Cercle Généalogique et Historique d'Aubière - Pierre Bourcheix




samedi 16 juin 2012

Soirée musicale sur les caves

Organisée par l'Association de Sauvegarde des Caves d'Aubière (ASCA), cette soirée musicale a eu lieu hier soir (15 juin 2012) sur le site des grandes caves à Aubière (plateforme Savaron).

Elle réunissait l'Harmonie aubiéroise, la chorale Chant'Aubière et le Club d'Accordéon pour le plus grand plaisir des oreilles des spectateurs.

L'Harmonie aubiéroise chauffe ses instruments en attendant les derniers spectateurs...
La chorale Chant'Aubière prend le relais...

Enfin, le Club Accordéon, pour clôturer cette magnifique soirée ensoleillée !


Crédit photos : Pierre Bourcheix

vendredi 15 juin 2012

Transaction V (1688)



Ceci est valable pour toutes les transactions à suivre :
Pour faciliter les recherches des diverses contestations, nous avons ajouté un titre à certains paragraphes : ces titres sont en gras et en italiques.
Les notes ajoutées par le cercle généalogique et historique d’Aubière (C.G.H.A.) sont en italiques et entre {}.

Les droits seigneuriaux à Aubière
Recueil de documents concernant les contestations dont ils furent l'objet
(1422-1789)

La remise des clefs de Velasquez

V. - 1688, 19 octobre. - Requête à l'intendant par les habitants d'Aubière pour répondre à celle de la dame d'Aubière, en date du 31 juillet précédent, et former des demandes incidentes.
Ordonnance de soit communiqué (1)

[1] Monseigneur, Monseigneur Demarestz, chevalier, seigneur de Veaubourg, baron de Cremailhe, conseilher du roy en ses conseils maistre des requestes ordinaires de son hosteil, intendant de justice, pollice et finences et commissaire departy pour l'execution des ordres de Sa Majesté en la generalité de Riom et province d'Auvergne.

[2] Supplient humblement les consuls et habitans du lieu d'Aubière, dizans que dame Gilberte de la Roche Briant, dame dud. lieu d'Aubière, a fait differentes tentatives par devant nos seigneurs les intendants pour faire ordonner l'imposition de la somme de 30 l. annuellement, pour une tailhe appellée de Toussains qu'elle pretand luy estre deube par les manans et habitans dud. lieu d'Aubière, sans y avoir peu réussir. Cepandant elle n'a pas delaissé de renouveller cette demande par une requeste du 31 juilhet 1688 ayant conclud par icelle, comme elle avoit precedament fait, tant à l'imposition de lad. somme de 30 l. annuellement qu'au payement des arerrages depuis l'annee 1665. 

[3] II suffiroit d'employer contre cette requeste ce que les suppliants avoient allegué contre les semblables demandes que lad. dame d'Aubière leur avoit fait, et par exprès ce qui est porté par leur requeste qu'ils avoint presenté sur le mesme fait le 13 novembre 1686 à Monseigneur de Berulle, cy devant intendant en cette province par laquelle on a monstré que le tiltre sur lequel lad. dame d'Aubière establit sa pretention est nul pour n'avoir point esté confirmé par aucun arrest du conseil et prescript, y ayant plus de deux cents ans de la conception d'icelluy, mais encores que, la cauze de ce pretandu traitté ne subcistant plus, le payement n'en pouvoit pas estre continué sur lesd. habitans, qui sont assés chargés d'une tailhe considerable qu'ils payent à Sa Majesté cens estre accablé d'une autre envers le seigneur ou la dame dud. lieu, et qui, d'ailheurs, par un effet de l'authorité de lad. dame, sont privés de tous les droits et adventages dont ils jouissoint et en consideration desquels ils payoient lad. tailhe de Toussains. Il est vray que contre cette requeste lad. dame d'Aubière en fournit une de sa part pour response le 21 novembre de lad. année 1686. Mais elle en reconnut les moyens si foibles qu'elle n'oza pas en poursuivre l'effet ny faire juger led. procès par mond. seigneur de Berrulle par devant lequel elle s'estoit pourveue. 

La remise des clefs
[4] - - - Par la qualité de la choze il conste que lad. dame d'Aubière pretand un droit de tailhe annuelle qui - - - est un droit souverain qui n'appartient proprement qu'à Sa Majesté ; et cette pretention est fondée sur un traitté du 21 apvril 1496, qui n'a jamais esté veriffié ny confirmé par aucun arrest du conseil. Cepandant il est certain qu'il ne peut estre fait aucune imposition ny estre procédé au payement d'aucune debte qu'elle ne soit prealablement veriffiée par nos seigneurs les intendans et confirmée par arrest du conseil - - - Ce droit de tailhe n'estant pas un droit naturellement, deub au seigneur justicier, il faut de necessité qu'il procède de quelque autre cauze legitime ; autrement il auroit esté exigé par violence et, par consequant, il ne seroit point deub. Or il ne peut pas y avoir d'autre cauze legitime qui puisse avoir donné lieu à cette redevence que les services rendus par les seigneurs dans les guerres civiles et la jouissance qu'ils avoient accordé ausd. habitans du droit de pacager dans leur pré et d'autres semblables adventages. En effet, par led. traitté il est fait mention que les habitans du lieu d'Aubière seront tenus de porter tous les ans, au jour et feste de saint Blaize, au seigneur d'Aubière les clefs des portes dudit lieu, - ce qui s'observe encores presentement,-, pour estre ensuitte lesd. clefs deslivrées par le seigneur aux consuls dud. lieu ; d'où il est aizé de juger que lad. tailhe de Toussains procède du soing et de la protection que lesd. seigneurs acoordoient aux habitans dans les guerres civiles. Et ainsi, cette cauze ny ses pretandus services ne subcistant plus, il n'est pas juste que l'effet subciste et que cette redevence soit continuée. - - -. 

[5] (Des stipulations de la transaction de 1496 touchant l'enclos défensable du seigneur il résulte deux choses :) la première, qu'il n'y a que les seuls jardins et guaraines et vergiers desd. seigneurs d'Aubière composants son enclos qui soient exempts du droit de pacager et que. par consequant, tous les autres prés dud. seigneur et dame d'Aubière sont sujets au droit de pascage. En effet, il seroit veriffie, s'il estoit besoing, que le bestail desd. hahitans y a tousjours pascagé apprès le premier foing. Cepandant lad. dame de La Roche Briant, par un effet de son authorité, empesche lesd. habitans de faire pascager leur bestiaux dans un tenement appellé le Pré Rougier et dans un autre appelle Pré Neuf, qu'elle a mesmes converty en terre labourable, ce qu'elle ne peut faire, à leur prejudice - - - . La seconde choze - - - est que lad. dame ne peut point pretendre aucun droit pour raison du dommage qu'elle pouroit recevoir des bestiaux qui entrent dans son enclos, faute par elle d'en entretenir les murailhes et la cloture en bon estat. Neantmoins, bien que lesdittes murailhes soins abatues en plusieurs endroits, elle ne laisse pas de faire saisir les bestiaux qu'elle y trouve pascageant et d'exiger des proprietaires d'iceux, au prejudice dud. traitté et contre le terme d'icelluy, des sommes considerables soubs proteste des dommages, qui ne sont le plus souvent d'aucune consideration. - - -. 

Four banal
[6] (Four banal.) Les fermiers de lad. dame de Roche Briant exigent ce que bon leur semble et n'ont aucune mezure reglée, ce qui cauze beaucoup de prejudice ausd. habitans et donne lieu à plusieurs differants et contestations.

[7] (Selon la transaction de 1496, il est dû une corvée de trois journées par les propriétaires de bœufs et d'une journée et demie par les propriétaires de vaches.) - - - Lad. dame d'Aubière ne se contente pas de ne fournir ausd. habitans aucune nourriture, elle exige d'eux indifferament trois journées par an, tant de ceux qui n'ont que des vaches que de ceux qui ont des bœufs. 

[8] Par un autre article dud. traitté, il est fait mention qu'il appartient au seigneur dud. lieu d'Aubière le quart de tous les arbres morts qui sont plantés le long de la rivière. Lad. dame de Roche Briant a estandu ce droit injustement non seulement au quart des arbres morts, mais encore au quart de tous les arbres vifs de tous les fruits et retail qui en proviennent. 

[9] Et soubs proteste que par led. traitté les habitans dud. lieu d'Aubière sont tenus de porter le foing du seigneur dans sa grange non seulement lad. dame d'Aubière les contraint de faire porter son (2) foing par leur chards, mais encore elle les oblige d'avoir des maneuvres pour charger led. foing, sans leur fournir la moindre choze pour leur nourriture. 

[10] Et mesme elle les oblige, sans aucun titre ny pouvoir, de porter son vin et le loger dans sa cave. 

[11] Enfin, elle s'est prevalue de son authorité de telle sorte qu'elle a renfermé, depuis deux ou trois ans en çà, dans son enclos un chemin publiq qui conduisoit dud. lieu d'Aubière à celluy de Beaumont et qui estoit extremement commode et necessaire ausd. habitans. - - - . 

[12] Ce consideré, Monseigneur, il vous plaize donner acte aux suppliants de ce que pour deffences et contestation à la requeste et exploit de lad. dame d'Aubière, ensemble pour demande incidente, ils emplovent le contenu cy dessus et tout ce qui est porté par lad. requeste du 13 9bre 1686 et, y faisant droit ; declarer lad. dame de Roche Briant non recevable en sa demande, comme aussy la condemner a tenir les murailhes de son enclos en bon estat, faute de ce faire, luy faire deffences de saisir les bestiaux desd. habitants qui se trouveront pascageant dans led. enclos et d'exiger des proprietaires d'iceux aucune chose pour raison des dommages qu'elle pouroit avoir receu à peine de 1.000 l. d'amende et de tous despans, dommages et interestz ; permettre ausd. habitants de faire pascager apprès led. premier foing dans les tenements appellés Prés Rougier, Prés Neuf et Prés Long et, pour cet effet, ordonner que la partye desd. tenements qui a esté convertye en terres lalourables sera remize en nature de pré, avec deffences à lad. dame d'Aubière, soutes les mesmes peines cy dessus, de porter aucun empeschement aud. droit de pascage ; ordonner qu'elle faira faire incessament les mesures concernants les droits qu'elle pretand pour led. four suivant lad. transaction, autrement permis ausd. habitants de faire cuire leur pain où bon leur semblera ; faire pareilhement deffences à lad. dame d'exiger plus d'une journée et demy des habitants qui n'ont que des vaches et d'en exiger aucune de ceux qui n'en ont aucune, mais seulement des chevaux et de les contraindre a encaver son vin ; ordonner qu'elle fournira des maneuvres pour preparer et charger le foing qu'elle pretand faire conduire dans sa grange ; ordonner pareillement que led. seigneur et dame d'Aubière n'auront et ne prendront à l'advenir que le quart des arbres morts plantés le long de lad. rivière, avec deffences d'exiger le quart des arbres vifs et des fruits et retail (3) d'iceux ; et finalement ordonner qu'elle remettra le chemin publiq qu'elle a renfermé dans son enclos au mesme estat et de la mesme largeur qu'il estoit ; et la condemner en tous les despans, dommages et interestz des suppliants. Et vous fairés bien. (Signé :) TIOLIER, procureur des suppliants. 

[13] (D'une écriture différente :) Veu la presente requeste, nous ordonnons qu'elle sera communiquée à la dame de La Roche Briant, pour y respondre dans huictaine. Faict à Clermont, le 19 octobre 1688. (Signé :) DESMARETZ DE VAUBOURG. Par mond. seigneur, DEZIRAT. 

[14] (D'une écriture différente :) Signiffié et baillé coppie de ladicte requeste et ordonnance à M. Antoine Borye, procureur de partie adverse. Faict le treize novembre mil six cent quatre vingt huit. (Signature non déchiffrée.)

Annotations de la transaction V des droits seigneuriaux à Aubière :
(1) A. Orig., papier timbré, 6 fol, : A. C., FF. 4, n° 8.
(2) leur A.
(3) detail A.



Vers Transaction IV   <>   Vers Transaction VI