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mardi 9 octobre 2012

Journal économique de Jean-Baptiste André - 30



1790-1842

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Épisode 30
Février 1793


Février 1793
[Page 33]

Prix des denrées : froment 60£ ; bled 52£ ; orge acheté 37£ ; vin 7£

1- Le contrat dur l’hôtel de ville de Paris donné en paiement de contribution patriotique, qui avait déjà été liquidé, et dont la liquidation n’avait pas été trouvée en règle à la trésorerie nationale par la raison que l’on n’avait pas fait sur le principal la retenue du 15ème à laquelle la rente était assujetie, m’a été enfin renvoyé par Mr Busche à qui je l’avais confié. Il n’a monté cette fois que la somme de 1598 £ et on a donné 129£ 15s pour solder lad. contribution. Les faux frais de cette seconde liquidation ont montés à 41£ 10s. Comme j’avais envoyé des certificats de payement pour 1200 £, on a voulu prendre que ce qui restait à payer, le reste a passé sous le nom de Mde Maugue co-propriétaire, mais le tout a été reçu pour comptant.

2- On a fini de labourer le 15 la partie de la grande terre où on doit semer de l’orge et de l’avoine. On n’y portera pas de fumier parce qu’il serait perdu pour l’année prochaine où l’on doit laisser en guéret.

3- Il y a eu cette année de la salade frisée abondamment jusqu’au carême, et à celle-ci a succédé la raiponce (1) jusqu’à la nouvelle.

4- J’ai fait décider au bureau de conciliation vis-à-vis les colons des vignes de la cave que pour 40 œuvres je ne pouvais réclamer que 72 £ argent qu’ils doivent payer chaque année du bail la même taille qu’ils ont payé en 1790, et qu’ils ne peuvent faire aucune retenue.

5- On a planté à Noyers 176 plançons le long de la rase, c’est-à-dire un par toise ; la rase ayant 4 pieds, on les a mis à un pied de distance de chaque côté de manière qu’ils ont six pieds d’écartement dans tous les sens. On a employé 84 plançons pour remplacer en différents endroits. Total pour Noyers : 260 plançons. On a donné cinq liards (2) par plançons pour les planter à deux pieds de profondeurs et on y a mis 4 journées.

Aissette

6- J’ai fait l’inventaire des meubles et outils d’agriculture qui sont actuellement à Aubière. Ils consistent en vingt-sept pièces neuves fonsées et quatre qui ne le sont pas ; vingt-cinq à Clermont ; total cinquante six pièces neuves ; six pièces vieilles de cinquante pots ; cinq vielles pièces reliées en bois ; dix poinçons reliés en fer d’environ chacun trente pots ; un de six, deux de quatre, un de 3 pots ; trois mauvais poinçons ; quatre foudres défoncés ; seize mauvaises pièces sur lesquelles il y a dix cercles de fer ; vingt cuvettes ; douze cuves ; … [en blanc] bacholes ; … [en blanc] bacholons ; deux entonnoirs ; trois pots à mesurer dont un d’airain ; quatre poulains pour charger les pièces ; deux grands cables et deux crochets pour les tenir ; deux bigots ; neuf chars pour les bœufs dont quatre usés et un sans ferrer ; quatre tombereaux dont un usé ; pour les chevaux : un chariot, une charrette, un tombereau ; et une mauvaise bascule ; une cabane de berger ; … [en blanc] claies de parc ; trois pinces dont une cassée ; deux bourres ; deux quartes et un quarton ; cinq pelles clauses ; une grande paillasse ; un quireclain [?] ; un martin ; sept vans ; un moulin à bled ; quatre coins de fer ; deux ciseaux en planche ; une gouge ; une paire de tenailles ; deux limes à trois coins ; deux hermines ou aissetes (3) ; une autre plus grande à deux mains ; un jointou (4) ; quatre grands ébiroux et deux petits (5) ; un marteau ; trois haches ; trois coignées dont une mauvaise ; une faux ; deux marteaux et une enclume ; deux couteaux paradoux ; deux scies ; deux passepartout ; quatre fessoux ; cinq jattes ; quatre bigots ; deux coupefoins ; la coupoir ; un gros marteau ; les outils nécessaires pour les mines ; trois bêches ; six fourchats de fer ; quatre charrues et quatre règles ; quatre grands draps ; … [en blanc] sacs ; quatre arrosoirs dont deux neufs ; un ratissoir (6) ; deux volames droites (7) ; deux savates ; un croissant ; une paire de grands ciseaux ; deux cordeaux neufs ; deux serpes ; un fléau ; une berte, deux hottes ; deux sceaux ; un tombereau à bras.
Le temps a été sec et doux.


Annotations de Pierre Bourcheix :
(1) – Raiponce : espèce de campanule dont les racines se mangeaient crues, en salades, ou cuites, mais qu’on a cessé de cultiver à la fin du XVIIIè siècle. On écrivait aussi responce.
(2) – Liard : petite monnaie de cuivre qui valait 3 deniers, le quart du sou. Créé en 1654, il ne vaut plus que 2 deniers en 1658, d’où le nom de double (denier) qu’on lui donna. Sa valeur fut augmentée à 3 deniers au début du XVIIIè siècle.
(3) – Aissete : lire aissette ou aisceau, petite hache recourbée dont se sert le tonnelier pour creuser certaines pièces ou pour polir le bois.
(4) – Jointou : Jointout, varlope à joue.
(5) – Ébiroux : forme locale de ébiron, cuiller pour creuser les sabots.
(6) – Ratissoir : ou ratissoire, instrument de fer pour ratisser.
(7) - Volame : faucille, volant. On dit aussi olame.


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