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mardi 16 octobre 2012

Journal économique de Jean-Baptiste André - 31



1790-1842

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Épisode 31
Mars 1793


Mars 1793
[Page 34]

Prix des denrées : froment 57£ ; seigle 50£ ; pamoule 34£ ; vin 7£ 10s

1- J’ai fait planter à Aubière environ 122 plançons de saule ou maille, soit au pré Rougier au-delà du gour, soit dans le haut de la garenne et dans la saulée des fossés. 71 ont été plantés dans celle du pré Rouger. On a pavé la pélière en pierre que l’on avait fait par devant. On a fait un mur pour empêcher que l’eau n’entraînât le terrain ; et on a abattu l’angle du terrain qui restait pour en égaliser le terrain sur les endroits les plus bas.

Scorsonère
 
2- J’ai fait faire une couche dans le fossé pour les melons et arranger des châssis pour les couvrir. J’ai fait semer pois, fèves, scorsonères (1), pommes de terre, pastenades, carottes, radis, salades ; sur couche melons, violiers (2), et autres fleurs ; planter oignons, ails.

3- On a semé cinq septiers moins une quarte pamoule dans le haut de la grande terre qu’on a fini de semer le 2 mars. On a semé les endroits qui n’avaient pas pu l’être en bled à cause de l’humidité.

4- On a fait donner la première saison à la vigne et remplacer les maillots qui manquaient dans le plantier.

5- On a fini de payer dans ce mois les impositions d’Aubière pour 1791 montant à 1339£.

6- On a fait faire les rases dans la garenne et on a fait détaupiérer ; on a aussi fait remplir de terrain le creux où on mettait le fumier et semer de la graine de foin.

7- J’ai vendu dix milliers d’échalas au prix de 48£ le millier. On en garde un millier.

8- On a affermé à Jacques Mazin le foin du pré Rougier 180L, à Jacques Monier les quatre lites au-dessous 110£, à Pierre Villevaud, Antoine Chirol et Charles Dégironde les dix-huit premières lites du côté de jour 765£, à Jean Bourcheix et Guillaume Villevaud les cinq lites au-dessus 187£ 10s, les sept lites au-dessus à Thomas Bayle jeune et Blaise Montel 260£, à Martin Decorps et Paul Jallut les autres trois 115£ ; total 1617£10s.

9- On a fait chènevoter (3)[en blanc] livres de chanvre et on a mis pour cela soixante journées, qu’on a payées huit sols, monte 24 £.

10- J’ai fait tailler mes arbres du jardin et du fossé et tendre deux rangées de fil de fer le long du mur de la terrasse par la martre (4). J’ai payé trois journées 9£ et nourri.

11- On a mis l’eau au pré Rougier et pour cela on a planté des piquets d’ormeau dans la largeur du ruisseau et mis un arbre en travers. On a fait un trou au-dessous du bassoir et approfondi la rase jusqu’à ce que l’eau ait pu couler. On avait le projet de faire une agage [?] pour élever l’eau plus haut afin de pouvoir arroser le petit pré.

12- On a acheté à la foire de la une un cochon pour nourrir 83 £.

13- On a fait hauter [sic] par Belard les sauvageons du verger de Noyers, au nombre de 18.

14- On a affermé de six à neuf années à prendre cours quant aux prés et bâtiments au 25 mars 1793, et quant aux terres après la levée de la récolte à Laurent et François Galabrut et Jacques Pomier, le domaine de Noyers sous la réserve des vignes, du cuvage, des chambres, de la cuisine, d’un quaré d’artichauds qu’ils doivent couvrir de fumier, de [l… illisible] et nourriture de cheval, le lait et retail du jardin quand on ira, la petite gaveuse ; doivent les preneurs porter les matériaux pour réparations et fournir le bouillon aux ouvriers, donner 50 plançons, et les émandroner, donner et porter les poires de moullebouche et pomes de calvire, ne prendre que le retail des ormeaux sans les bois morts, entretenir toutes les rases et faire la grande tous les trois ans, payer toutes les impositions, remployer tous les fumiers dans le domaine, donner à vendange six journées de bœufs, le tout moyennant 200 septiers seigle dont cent payables en nature ou en espèces et cent en espèces suivant la pancarte des trois premiers marchés de mai, 40£ de beurre, 40£ de fromage, 22 dindons, 12 canards, 24 poulets, 2 oies, 20 douzaines d’œufs. Les [t… illisible] sont au 15 mai 1794 pour l’argent et avril pour le bled.

15- Le temps n’a pas été froid et passablement beau.


Annotations de Pierre Bourcheix :
(1) – Scorsonère : plante vivace de la famille des composées chicoracées, à racine pivotante, à fleurs jaunes, qui croît à l’état sauvage dans nos régions, dont on consomme la racine noire, et qu’on appelle à tort salsifis. La scorsonère était utilisée comme plante médicinale contre les morsures de vipère. Elle n’est devenue plante alimentaire qu’au XVIIè siècle. La naissance des feuilles constitue une salade délicate.
(2) – Violier : plante à fleurs jaunes qui vient sur les murs, dite aussi giroflée vivace.
(3) – Chènevotter : Dans le Puy-de-Dôme, dépouiller le chanvre de sa partie fibreuse, et ne laisser que les chènevottes (le bois du chanvre qu’on sépare, grâce à la broie, de la couche fibreuse ou filasse qui constitue l’écorce).
(4) - La martre : sans doute le sobriquet d’un Aubiérois que nous n’avons pas identifié.



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